Dites donc, ce n'est pas une mince affaire de faire tout ça à la fois.
Si, c'est facile. Il suffit seulement de s'organiser. Par exemple : je dirai que la radio ou le parler est sacré, moi je travaille par écrit. L'écrit pour moi c'est le premier acte de l'humanité. Dans mon émission « Maya oua hsine » qui passe tous les vendredis à 21h, je rédige tout ce que je dis. Toutes mes émissions sont écrites. Ces écrits donc, je les ai assemblé et j'en ai fait des livres. A la télé, c'est la même chose. Au CFA, j'avais choisi pour mon mémoire de fin de stage l'administration de l'audiovisuel. Chose qui m'a aidé à comprendre les rouages de ce monde. Jusqu'au jour où Abdelkader El Eulmi, ancien DG de l'ENTV, m'a proposé le poste de directeur de la production des programmes permanents de la télévision nationale , alors que j'étais au Ministère de la Culture.
L'expérience de l'ENTV a été fascinante en dépit de quelques déceptions. J'ai fait beaucoup d'émissions et puis un jour j'ai été obligé de quitter les lieux à cause de la conjoncture de l'époque pour réintégrer l'administration centrale comme Inspecteur Général. Le 15 mars 2003, j'ai quitté définitivement l'administration centrale. Actuellement, je m'occupe du Festival national de la musique chaâbi une institution qui dépend du Ministère de la Culture. Je suis engagé dans la manifestation « Alger Capitale de la Culture Arabe 2007 ». Je suis aussi engagé dans l'évènement Alger capitale de Culture arabe. Résumons donc, avec tout cela, mon travail, enfin, a toujours été le même : La mémoire et l'histoire culturelle de notre pays.
Peut-on conclure qu'il y a du génie dans la personne de Bendamèche ?
Pas du tout. C'est une question qu'on m'a déjà posée. Je n'ai pas de génie du tout. Je suis un bonhomme qui travaille tout simplement. On m'interroge par exemple sur ma connaissance précise des dates, mais en réalité, ce sont des dates que je glane ça et là, que j'ai en face de moi et que je présente ensuite à mes auditeurs. Mon émission, je la prépare sur la base de ces informations. Je ne vais pas au studio les mains vides.
Monsieur Chaâbi, est-ce là un nom qui vous va ?
C'est un honneur pour moi. Vous savez, j'interprète cette musique depuis ma tendre enfance. J'avais du penchant pour El Hadj Mhamed El Anka, et surtout Amar Lachab, un artiste qui m'a beaucoup marqué il est devenu un grand ami. J'ai connu Maâzouz Bouadjadj, cheikh Ali Benkoula et bien d'autres... J'ai vu se produire des chouyoukhs de renoms, comme cheikh Hamada, Djillali Aïn Tadlès...
Je compte aussi dans ma famille de nombreux artistes. Ma grand-mère maternelle,CheikhaDahmana, était « cheikhet Leblèd » dans la région Mostaganem.
Une cousine à mon père, cheikha Daâmacha, qui était une grande chanteuse à Mezeghrène. Un autre parent, Abderrahmane Kaki... Je vivais donc dans un environnement où j'étais transpercé de plusieurs courants artistiques et culturels.
Comment trouvez-vous le temps, les moyens et l'énergie nécessaires pour faire tout ça ?
Qui dit que cela me fatigue ? Faux ! Je me permets même le luxe de faire des voyages. Mais je ne suis pas seul à faire tout ce travail. D'ailleurs, je rends ici hommage aux gens qui m'aident dans cette vaste entreprise. Je travaille beaucoup, certes ; et mon repos, je ne le consacre qu'aux besoins physiologiques.
On vous aide à la maison ?
Enormément. Par la patience déjà d'avoir un père tout le temps dehors. Dans chaque livre que j'écris je rends hommage à mes enfants qui ont été compréhensifs et qui m'ont laissé faire tout ce que je veux.