

Cheikh El Hadj El Hadj Khelifi Ahmed n'est plus
De son vrai nom Labbas Ahmed, Cheikh El Hadj Khelifi Ahmed est né en 1921 à Sidi Khaled (Wilaya de Biskra). Issu d'une famille d'agriculteurs, le jeune Ahmed Labbas mémorisera très tôt une trentaine de chapitre du Livre Saint.
Il sera influencé par son oncle maternel, Cheikh El Hadj Ben Khelifa, un meddah qui animait la chorale d'un groupe soufi de la confrérie Rahmania.
En 1941, il s'installe à Ksar Chellala où il fera la rencontre d'un musicien qui lui apprendra les rudiments de l'art musical pour lequel il avait des prédispositions naturelles.
Deux années plus tard, c'est Alger qui l'accueille et lui permet d'asseoir sa notoriété, d'abord en qualité d'interprète de chants religieux à la mosquée de Sidi Mhamed à Belouizdad, et ensuite en qualité de chef d'orchestre de l'ensemble bédouin à la radio. El Boudali Safir avait, en effet, en 1947 institué au sein de cette institution cinq formations musicales.
La consécration du genre « Ayèye Ayèye » n'arrive, qu'en 1950 après plusieurs représentations à travers le territoire national, ainsi qu'à la radio.
L'émission radiophonique « Men koul féne chouiye » de Cheikh El Habib Hachelaf, le distingue. Elle lui permet de rencontrer des paroliers dont Cheikh Aissa Benallal qui lui fournit « Guelbi tfeker orban rahalla » avec laquelle il obtiendra son premier grand succès.
Cheikh Khelifi Ahmed, en plein activité, prend part à l'autre émission consacrée au chant bédouin présentée par Cheikh Rahab Tahar – Cette période est marquée par une autre chanson du terroir intitulée « Gamr ellil » du poète populaire Cheikh Abdellah Benkeriou qui lui vaudra beaucoup d'éloges de la part d'un très large public.
Après l'Indépendance Nationale, Cheikh El Hadj Khelifi Ahmed obtient l'oscar du 1er festival national de la chanson algérienne, qui a eu lieu en juin 1966 à Oran.
Il participe, aussi, à la semaine culturelle algérienne à Paris en 1972, ainsi qu'une infinité de représentations à travers le monde arabe. Cheikh El Hadj Khelifi Ahmed décroche des distinctions des hautes autorités des Etats visités, ainsi que des institutions spécialisées en matière de préservation et de développement du patrimoine populaire.
Avec sa voix puissante et tout aussi chatoyante, il a incarné à lui seul pendant prés d'un demi siècle, le genre bédouin « Ayèye Ayèye », cette forme musicale typiquement algérienne.
Il se retire de la scène artistique à partir de 1989, après avoir participé à la première semaine culturelle organisée en Arabie Séoudite en décembre 1987, ainsi qu'à une grande tournée artistique organisée au Maroc en juillet 1988.
Dans le cadre de la manifestation « Alger capitale de la culture arabe 2007 » le Ministère de la culture lui consacre un coffret de 10 CD ainsi qu'un livre reproduisant la plupart des oeuvres qui ont fait sa célébrité, cette publication est conçue et réalisée par Abdelkader Bendamèche.
Le Ministère de la culture lui fait également une reconnaissance publique pour la dimension de sa personnalité et pour son apport au patrimoine immatériel national, le 15 décembre 2011 à la salle Ibn Zeydoun à Alger en présence de sa famille et d'un nombreux public
Il nous quitte aujourdhui à l'âge de 92 ans aprés avoir écrit une grande page de l'histoire de la musique algérienne
ABDELKADER BENDAMECHE
xoriana, Posté le mercredi 21 mars 2012 08:44
Rabbi yarhmou... heureusement on lui avait rendu hommage de son vivant