Le patrimoine musical algérien et l'édition
"Le patrimoine musical algérien et l'édition" a été le thème de la conférence donnée par Mr Abdelkader Bendamèche ce dimanche 20 Mai 2012 à la Maison de la culture Ali Zamoum de Bouira dans le cadre de la 8ème édition du Salon du livre et du multimédia amazigh.
Placée sous le patronage de Madame la Ministre et de la culture et de Monsieur le wali de la wilaya de Bouira, cet important évènement se déroule du 19 au 22 Mai 2012.
C'est devant une assistance nombreuse constituée d'enseignants universitaires, de journalistes, d'artistes et de citoyens intéressés par ce thème, que Mr Abdelkader Bendamèche a abordé son intervention Un véritable voyage dans l'histoire du patrimoine musical de notre pays a été, en effet, évoqué, avec le brio qu'on lui connaît à ses auditeurs qui ont grandement enrichis les débats sur la question. Cette communication a été magistralement modérée par la professeur Ghenima Kemkem.
Walid
Louhal-N, Posté le samedi 26 mai 2012 09:06
«Le patrimoine musical algérien et l’édition»
Par M. Abdelkader Bendameche
Comme lui seul sait le faire, c’est à un véritable voyage dans le temps auquel nous a conviés M. Abdelkader Bendameche. En effet, et pour qui connaît l’orateur, la conférence qu’il a animée en cet après-midi du dimanche 20 mai, ressemblait en tout point de vue à une de ses innombrables émissions qu’il a l’habitude d’animer sur les ondes de la radio Alger Chaîne 3. D’emblée, l’orateur a emmené son auditoire au temps où l’association «El-Moutribia» était sous les feux de la rampe grâce aux hommes de l’art, dont le ténor de l’opéra Mahieddine Bachtarzi, l’inénarrable Allalou, l’inégalable Rachid K’sentini et l’unique star féminine de l’époque : Marie Soussane. En ce temps-là, le couple Marie Soussane et K’sentini formait un duo qui était à l’Algérie ce qu’étaient Stone et Eric Chardon pour la petite variété française. Autre invocation, l’apport de l’artiste Yafil, qui a concouru à l’épanouissement de l’association «El-Moutribia». Alors, «feuilletant» sa mémoire du pouce et de l’index, M. Abdelkader Bendameche guida son auditoire dans les coulisses de l’histoire de la musique algérienne, où il «extirpa» de l’oubli toute une pléiade d’artistes, dont ceux qui ont bercé tant de générations de mélomanes, à l’instar de Mahboub Bati, de son vrai nom Safar Bati. Pour qui s’en souvient, Bati c’était aussi l’innovateur du style Châabi qui a hissé le regretté El- Hachemi Guerrouabi au Hit-Parade du succès avec notamment ces «tubes» de légende, dont «El Barrah», «Allo, allo», «Megouani Sahrane» et «Ya El Ouarqa». D’ailleurs, la discothèque de feu Bati n’est pas pour autant exhaustive, puisqu’il y eut aussi Abdelkader Chaou est ses inoubliables «Oudjah Rabi Ya Djirani» et «Ya Aldra ouine mawlik ana khtib». Faut dire que Mahboub Bati avait aussi les coudées franches, puisqu’il créa son propre studio d’enregistrement à la Place Ahmed-Zabana (ex-Hôche), bousculant ainsi le monopole de l’Etat sur la chose culturelle. Outre cela, l’opportunité d’une conférence est d’autant trop belle pour y évoquer l’itinéraire du chantre de la chanson chaabi, El-Hadj M’hamed El-Anka dans la lignée de nos chers disparus, dont le Cheikh Mustapha Nador, El-Hadj M’rizek, H’ssissen et tant d’autres. Bien entendu, le tout a été écrit par l’éminent Safir Boudali pour que cela soit consigné à jamais dans la postérité. Quoi qu’il en soit, la série d’hommages qu’a initiés le ministère de la culture n’est que justice pour notre galerie d’artistes qui ont si tant donné pour porter haut et fort la voix de l’Algérie créatrice d’œuvres impérissables. A cette occasion, le ministère de tutelle vient d’enrichir les bacs des disquaires d’une multitude de coffrets, regroupant la compilation des œuvres de ces artistes. Il faut reconnaître à l’orateur un talent de conteur et l’art de «ferrer » un auditoire à l’épopée somme toute passionnante des gens qui ont fait l’événement en ce temps-là. C’est ce qui a fait dire à la modératrice de la conférence, que le mieux est de «coffrer» l’intarissable M. Abdelkader Bendameche, que l’on ne s’en lasse pas d’écouter. Merci maestro !
Ghenima Kemkem et Louhal Nourreddine