
Originaire de la ville de Maâtkas, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, H'sissen a chanté aussi bien en Arabe qu'en Kabyle. Plusieurs témoignages d'artistes attestent que le disciple d'Amraoui Missoum a eu un parcours exceptionnel en tant qu'artiste, auteur et compositeur. Parmi ses œuvres Nhar el Djemâa, Etir Ghabli, Ettir El Quefas et Refdhagh Tavalist qu'il a composée quelques temps avant le déclenchement de la révolution Algérienne. H'sissen ne fut pas seulement un artiste, il a été aussi un fervent militant de la cause Algérienne, comme en témoigne Ali Haroun de la fédération de France, dans ce documentaire. Il s'engagera aux côtés de ses frères artistes, dans les rangs du FLN est animera des soirées qui le mèneront dans plusieurs capitales dont Paris. Plusieurs de ses spectacles sont organisés dans des cafés parisiens, pour un public constitué d'étudiants maghrébins et de travailleurs algériens. Cheikh H'sissen porta la cause algérienne et la défendit avec son art, en faisant connaître la culture de tout un peuple qui aspirait à son indépendance. Quant à la notoriété du maître, « Cheikh H'sissen ne peut être dissocié de Nadhor, El Anka ou M'rizek, il avait aussi son style tout particulier et était un maître dans son genre », rapportent plusieurs témoignages, dont celui de banjoïste, Cheikh Ennamous. Samedi soir donc, le public a voyagé à travers ce documentaire. D'Alger, celui-ci nous emmène en Kabylie, puis Paris et enfin Tunis. Un voyage plein d'émotions et riche en témoignages d'amis, d'artistes et de membres de la famille du Cheikh dont son épouse et son fils aîné. La carrière de Cheikh H'sissen ne dura qu'une dizaine d'années, puisqu'en 1959, il tomba malade et fut opéré en Tunisie par Le Docteur Tidjani Hadam. L'artiste décédera quelques jours après, à l'âge de 30 ans. Il sera inhumé à Tunis. Ce n'est qu'en 2012, à l'initiative de l'auteur du documentaire, sur insistance de sa famille, et grâce à l'intervention du ministère de la Culture que ces restes ont été rapatriés, pour être réinhumés au cimetière d'el Kettar à Alger. « Le vœu de la famille de l'artiste fut ainsi exaucé. Une belle reconnaissance pour ce grand maître qui eut un enterrement digne des grandes figures de la culture algérienne », précise l'auteur du documentaire. « Ce film est une œuvre de qualité qui nous a permis de découvrir une personnalité de la musique algérienne dont on ne connaissait que quelques œuvres artistiques », nous dira Kiki Oukmamou, un féru du chaâbi. A la fin du documentaire, longuement applaudi par le nombreux public, un débat a eu lieu. Il fut notamment axé sur le statut de l'artiste en Algérie. Il faut souligner que l'auteur de ce documentaire n'est pas étranger au monde des arts et de la culture. Il est une référence en matière de recherche dans le monde de la musique algérienne. En effet, Abdelkader Bendamèche est l'auteur de plusieurs ouvrages de qualité, traitant des œuvres et des interprétations de plusieurs artistes et poètes. Il est également le commissaire national du festival du chaâbi dont il a été l'initiateur. Il assume également les fonctions de président du conseil supérieur des arts et des lettres et s'est distingué par son combat pour la cause des artistes et leur statut. Ce dernier documentaire a le mérite d'avoir levé le voile sur la vie artistique et militante d'un grand maître, mort trop tôt. Une initiative qui contribue à mettre en avant tous les serviteurs de la culture qui ont tant donné pour le pays.
Louhal-N, Posté le jeudi 08 août 2013 07:25
De Constantine à El Kseur, le périple est d’autan passionnant à vous imaginer entrain de narrer l’itinéraire de H’Sissen, qu’Allah Irahmou. Imaginer ! Oui ! Il est aisé d’imaginer M Abelkader Bendameche entrain de relater les destins de nos chers disparus. Pour cela, il suffit juste de fermer les yeux et de se laisser aller au temps béni de « Maya Ouahsine » et tant d’émissions radiophoniques immortalisées par vos soins sur la radion Alger Chaîne 3. Certes, vos auditrices et auditeurs doivent avoir bien de la chance, car on s’y instruit à vos côtés. Pour conclure, je vous souhaite une bonne fête de l’Aïd El Fitr à vous, à celles et à ceux qui vous sont chers ainsi qu’à la grande famille du secteur de la Culture. Louhal Nourreddine