Centre de Presse d'El Moudjahid
Le rôle des intellectuels et des artistes
dans la préservation de la mémoire
Par Nora Chergui
In El Moudjahid
du 30 mars 2016
Gardiens du temple, conservateurs du patrimoine intellectuel, artistique, littéraire et historique, les intellectuels et les artistes sont le trait d'union avec le passé. Car, pour savoir où l'on va, il faut d'abord savoir d'où l'on vient. C'est cette thématique qu'a été abordée, hier, par le Forum de la mémoire d'El Moudjahid, initié en coordination avec l'association Machaâl Echahid.
Toute l'histoire du Forum de la mémoire d'El Moudjahid est jalonnée de conférences historiques consacrées au rappel douloureux, mais nécessaire, de l'horreur du colonialisme.
Le Forum est aussi un espace où des haltes sont faites tous les mardis, pour revenir sur les hauts faits de la Révolution de Novembre en particulier, et de l'histoire de notre pays en général. Hier, les participants au Forum, des écrivains – chercheurs à l'image de Abdelkader Bendamache, Amar Belkhodja, l'ancien ministre Kamel Bouchama, et Zahir Benramdane, directeur général de l'Agence algérienne du rayonnement culturel (AARC) ont été unanimes à mettre en exergue le rôle de l'art et de la culture dans la préservation de la mémoire collective et l'identité nationale.
Le Forum est aussi un espace où des haltes sont faites tous les mardis, pour revenir sur les hauts faits de la Révolution de Novembre en particulier, et de l'histoire de notre pays en général. Hier, les participants au Forum, des écrivains – chercheurs à l'image de Abdelkader Bendamache, Amar Belkhodja, l'ancien ministre Kamel Bouchama, et Zahir Benramdane, directeur général de l'Agence algérienne du rayonnement culturel (AARC) ont été unanimes à mettre en exergue le rôle de l'art et de la culture dans la préservation de la mémoire collective et l'identité nationale.
En présence des élèves de l'Institut national de l'audiovisuel, Abdelkader Bendamache a mis en relief la responsabilité qui pèse sur les épaules des artistes dans la sauvegarde de la personnalité nationale. À ce titre, il citera comme exemple la fresque du Tassili où les sculptures témoignent de la présence d'hommes dans ce pays qu'est l'Algérie et qui remonte à plus de 6.000 ans. Il évoquera, par ailleurs, cheikh Lakhdar Benkhlouf dont la poésie a survécu 5 siècles. Et c'est à travers ses poèmes que l'on se situe dans ce 16e siècle où il raconte des batailles et donne plein d'informations sur cette période. Pour Abdelkader Bendamache, la préservation du patrimoine immatériel participe à la préservation de notre mémoire. De son côté, Amar Belkhodja a mis en évidence le rôle que peut jouer l'art dans l'identification d'une société. Pour lui, les fresques du Tassili, pourtant l'œuvre de l'homme préhistorique, montrent que l'être humain a besoin de s'exprimer et de défendre son identité.
Pour sa part, l'ancien ministre Kamel Bouchama, auteur de 25 ouvrages, et qui dit écrire pour les jeunes parce que les autres connaissent la vérité. Pour cet homme de lettres, qui s'est même intéressé aux huit siècles d'histoire et de présence des Algériens à Bilad El-Shâm, au Moyen-Orient, c'est aux chercheurs de faire la décantation de la matière brute. Et le plus important est de ne pas laisser un vide, car la nature a horreur du vide. Il faut noter que Kamel Bouchama, l'auteur de De Lol à Caesarea à... Cherchell, vient de publier un livre d'histoire intitulé Du mouvement ouvrier au mouvement syndical, 1884-1962, qui relate l'histoire des travailleurs depuis le XIXe siècle, et Lala Zoulikha Oudaï, la mère des résistants.
À ce propos, il dira que la vie de cette femme exceptionnelle est enseignée à l'université du Colorado ( USA). Dans son intervention, le directeur général de l'AARC a souligné le rôle joué par la cinéma algérien qui a porté à l'écran la Révolution de Novembre et ses artisans. Dans ce sillage, il a rappelé le combat du cinéma algérien pour l'indépendance.
Une combat qui s'est poursuivi au lendemain de la libération du pays avec une prédominance de la thématique de la résistance, de la guerre de Libération et de l'héroïsme du peuple algérien dans une filmographie dont les plus illustres titres sont justement ceux qui ont porté à l'écran ces éléments de la mémoire collective algérienne dorénavant liée à l'histoire. Des films qui ont reçu de hautes distinctions cinématographiques.
