Elles étaient toutes empreintes de liberté, ces ½uvres culturelles de l'Algérie au combat contre le colonisateur. Cette liberté, qui puise son essence de cette guerre, a mis tout le peuple algérien face à sa négation, face à cette volonté délibérée de le voir s'affaisser et disparaître. Anna Gréki l'a immortalisé dans son poème El Amel (L'espoir), en 1958.
« Le tribunal permanent des forces armées en Algérie a condamné à mort l'espoir Quand pour la énième fois tombe le soir avec son inéluctable saveur de paix »
L'art produit par la femme algérienne au combat libérateur de son pays a fleuri dans un champ arrosé du sang de tout un peuple. Des lettres de prison, nombreuses et poignantes, reflètent une situation vécue dramatiquement par l'ensemble de la population algérienne. Au même titre que les hommes, les femmes elles aussi ont eu leur part, c'est le cas de la moudjahida Zhor Zerrari qui, du fond de sa cellule à la prison d'El Harrach, avait écrit nombre de poèmes disant l'espoir plus que tout, l'espoir d'une jeune femme à qui on vole sa jeunesse et sa liberté, l'espoir d'un peuple dont on spolie la terre et le devenir. C'est le cas aussi de ces moudjahidates de l'Algérie profonde, celles des Aurès, du Djurdjura, du Dahra ou de l'Ouarsenis, qui expurgeaient leur démon dans l'écriture de poèmes, comme pour dire cette poésie de guerre et de révolution. Le combat pour la cause juste, sortant du c½ur de ces femmes à la sensibilité affirmée, est dit tout à la fois avec amour, enthousiasme et un véritable engagement. Leurs voix étaient celles de tous ces Algériens qui se dressaient comme un seul homme face à l'occupant. C'est ce qui a fait écrire la poétesse Nadia Guendouz, dans les « Hors-la-loi » :
« ... dis-moi mon c½ur, dis-moi la terreur, les bérets, les tanks, tout ça ne t'atteint pas, bien sûr, il y a les balles. Mais mon c½ur, tu crois aux ''hors-la-loi'', leur sang coule en toi, il brûle comme le feu de la flamme et les larmes sont indignes de toi. Tu devrais bondir, ruer, crier, au lieu de pleurer, et conserver tes pleurs pour les jours où notre soleil se lèvera sur la victoire des hors-la-loi »
Anna Gréki écrivait dans « Tu es présent » « ...Meurent les fusils et les hommes Meurent le soir touffu d'horreur Meurent la guerre et la paix. »
La Révolution Algérienne, modèle pour tous les peuples épris de liberté, a été cette flamme qui réchauffa les c½urs d'une grande partie de l'humanité, en cette seconde moitié du 20ème siècle. Le poète et la poétesse l'ont reconstituée avec des mots puissants de signification que l'on conserve éternellement et que l'on remémore toujours avec un égal intérêt. L'espoir procuré éclate par la parole qui fuse de leur bouche, le geste de leurs bras, le signe de leurs mains ou la touche de leurs doigts, pour illuminer l'immensité de la solitude du prisonnier, celle du torturé, du déporté, du moudjahid ou du djoundi.
Rurale ou citadine, la femme artiste a été plus que jamais aux côtés de ses frères au combat, dans leur soutien logistique ou médical. La grande diva de la chanson citadine n'a-t-elle pas vécu les affres de l'emprisonnement à Serkadji, en 1959, pour avoir fait la collecte de moyens afin de soutenir la Lutte de Libération Nationale ? El Ouafia n'a-t-elle pas pris le chemin de Tunis pour intégrer volontairement la troupe artistique du FLN en 1958 ? Cette interprète-chanteuse et comédienne de talent fut suivie de plusieurs autres femmes artistes tout aussi talentueuses telles Ibrahimi Malika (comédienne), Safia Kouaci (costumière), Zahra Benbrahim-Henda (artiste de ballet), Rakia Derri (comédienne) pour constituer l'ossature de ce groupe d'artistes algériens en exil, dirigé par Mustapha Kateb, qui disait tout haut la justesse de la cause algérienne, en chansons, en poésies et en pièces théâtrales, dans plusieurs pays frères et amis. De moindre envergure, la Fédération de France du FLN avait chargé l'artiste interprète, Bahia Farah, d'organiser des représentations artistiques dans plusieurs villes de l'hexagone. Les recettes réalisées servaient, de toute évidence, la Révolution algérienne. De nombreux artistes se sont prêtés spontanément à cette noble initiative, menée de main de maître par Bahia Farah, l'épouse du grand peintre miniaturiste Mohamed Temmam.
Un grand nombre d'artistes femmes avaient concrètement soutenu la grève générale déclenchée par le FLN, du 28 janvier au 4 février 1957, en prévision de la tenue de l'Assemblée Générale des Nations Unies qui devait débattre de la question algérienne. Elles étaient une trentaine, toutes aussi célèbres les unes que les autres, chargées de porter le message de la direction de la Révolution à la population. Pour ce faire, elles faisaient du porte à porte en bravant tous les aléas de la guerre et les fils barbelés installés par la force coloniale. A la tête de ce groupe de femmes artistes figuraient Fadila Dziria et Aouichet, nous dit Yacef Saâdi, cette grande figure de la Révolution algérienne.
Aicha Haddad a répondu présente dès le déclenchement de la Lutte de Libération Nationale. Agée de 17 ans, cette excellente artiste peintre et miniaturiste à l'immense talent a aimé son pays par-dessus tout et elle s'est engagée spontanément dans la région de Bordj Bouareridj. La fibre artistique qui l'animait dès son jeune âge lui faisait réalisait de beaux dessins, avant de devenir, après l'Indépendance Nationale, cette artiste tenant de l'école de Racim, confirmée à la dimension internationale.
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La femme a laissée son empreinte indélébile dans tout ce qu'elle a conçue pour le bien-être de la cellule familiale ainsi que pour la Liberté qu'elle a esquissée lors de son adhésion à la guerre de libération nationale. Mieux! Aujourd'hui, le Femme y apporte ce qu'elle a de beau pour esthétiser la Maison Algérie. "La femme est l'avenir de l'homme!"
Louhal-N, Posté le samedi 06 juin 2020 13:05
La femme a laissée son empreinte indélébile dans tout ce qu'elle a conçue pour le bien-être de la cellule familiale ainsi que pour la Liberté qu'elle a esquissée lors de son adhésion à la guerre de libération nationale. Mieux! Aujourd'hui, le Femme y apporte ce qu'elle a de beau pour esthétiser la Maison Algérie. "La femme est l'avenir de l'homme!"